La question est controversée. Avant que les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram ou TikTok se généralisent, les blogs pullulaient.
Comme des champignons par un temps humide d’automne, l’on voyait poindre de nouveaux blogs dans tous les thèmes possibles et imaginables. Jardinage, beauté, marketing, gaming, technologie. La blogosphère était en ébullition. Mais ce n’est pas tout.
Ils furent encensés, les blogs. Véritables phénomènes de société, les bloggeurs étaient médiatisés et même parfois adulés. Un cercle vertueux qui poussait monsieur et madame tout le monde à créer son petit blog. L’on a vu le même phénomène une décennie plus tôt avec les sites internet. Qui n’a pas développé une présence en ligne ? Allez, avouez !
Quelques années plus tard, c’est comme si tous ces bloggeurs avaient disparu. Quand avez-vous lu un blog pour la dernière fois ? Et depuis combien de temps n’avez-vous pas entendu parler de blogging dans les médias ? Sans parler de tous ces blogs fantômes. Toujours en ligne, leur dernier billet date de plusieurs années. Etes-vous tombé dessus, vous aussi ? Alors que s’est-il passé ? Le blogging, est-il mort ? Faut-il enterrer cette pratique ou la garder dans son arsenal d’outil marketing ?
Lorsqu’une activité est un peu laborieuse, le temps agit comme un tamis. Il trie irrémédiablement ce qu’il contient, laissant passer les grains de sable éphémères pour ne garder que les pépites, qui continuent à briller longtemps. Parce que blogger, ce n’est pas de tout repos. Cela nécessite une écriture régulière, un suivi quotidien.
Notez ceci. Les meilleurs blogs sont toujours-là. Leur point commun ? Ils sont parvenus à se créer un créneau unique. Leurs auteurs ont su adapter le fond et la forme. Des blogs comme SmartPassiveIncome (http://www.smartpassiveincome.com) ou Michael Hyatt (http://www.michaelhyatt.com) semblent ne pas subir les effets du temps. En réalité, ils n’ont pas cessé de s’adapté. Dans la forme (ils sont devenus adaptifs à toutes les tailles d’écran) et dans le fond. Je vous le disais…
…c’est l’effet du tamis. Au final, il ne subsiste qu’un petit pourcentage de blogs actifs. Et pendant ce temps, le regard des médias grand public s’est déplacé sur un autre phénomène.
Certes, il y a eu l’émergence fulgurante des médias sociaux. Facebook, Twitter, TikTok et quelques autres. Mais il y a surtout eu un autre changement, plus profond encore, qui a chamboulé la consommation du web.
L’émergence de la vidéo et en particulier de Youtube. Depuis, une autre espèce de champignon pullule : les youtubers ou vloggers. Ils enchaînent les vidéos. Engrangent les abonnés. Et comme les bloggeurs auparavant, ils sont adulés par les médias, à l’instar de Casei Neistat ou Natoo. Sur internet, la vidéo a remplacé le texte. La nouvelle génération (génération Y) se détourne de la télévision traditionnelle pour se réfugier sur Youtube. Et les blogs ?
Comme on l’a vu plus haut, les meilleurs blogs sont toujours présents. Il faut savoir que les blogs ont débuté bien avant qu’ils ne soient médiatisés. Seth Godin par exemple, avoue blogger depuis les années 90. Vous imaginez ?
A un moment donné, cette pratique est devenue un phénomène médiatisé. Et puis la gloire a passé. Le tamis a fait son travail. Et il reste de bons blogs.
Tout comme l’invention de la radio n’a pas tué la presse écrite, tout comme la télévision n’a pas éteint le cinéma, les vidéos et les médias sociaux n’ont pas tué le blogging. A vrai dire, ils l’ont bonifié. A deux titres.
Tout d’abord parce que grâce aux médias sociaux (y compris Youtube), les bloggeurs ont des plateformes supplémentaires pour amasser de l’audience, véhiculer et amplifier la portée de leur message.
Et puisque le projecteur n’est plus sur les bloggeurs, le blogging n’attire plus tous les insectes férus de lumière, mais juste ceux qui ont réellement quelque chose à faire passer de manière unique. Et la bonne nouvelle, c’est qu’ils profitent d’une audience moins morcelée. Je vous le disais. C’est une histoire de tamis et de pépites. Après tout, la blogosphère est comme un bonzaï. Coupé de quelques branches, elle se renforce.