Pourquoi les hand spinners se répandent si vite ? A tel point que les fabricants n’arrivent plus à suivre la demande et à produire assez de ces petites toupilles à doigt aussi nommées finger spinner ou fidget hand spinner.
Le hand spinner ou finger spinner est un petit objet que l’on fait tourner sur lui-même avec les doigts, un peu comme une toupille.
Catherine Hettinger l’a inventé en 1993 pour jouer avec sa fille, alors atteinte d’une maladie musculaire. C’est à cette période qu’elle a déposé une patente. Mais l’invention ne rencontre pas de succès à ce moment-là.
En 2015, le jouet cible les enfants autistes ou ceux qui ont des problèmes d’attention. En 2016, il se démocratise et devient incontournable pour être complètement adopté par la génération Z début 2017. Puis les adultes s’en emparent aussi. Quelles sont les raisons de ce succès ?
L’expérience addictive du jouet
Dans son livre, Hooked, Nir Eyal postule qu’un produit a plus de succès lorsqu’il nécessite une action facile qui génère un sentiment de récompense. C’est le cas avec le hand spinner. Lorsque l’utilisateur parvient à le faire tourner sur un doigt par exemple, son cerveau libère de la dopamine, générant du plaisir et du bien-être. L’expérience du jouet met en valeur l’utilisateur en lui donnant une impression de maîtrise.
La curiosité
Ceux qui le voient pour la première fois sont curieux de comprendre et parfois aussi agacés par l’invasion de cette invention. Peu importe. Ils en parlent autour d’eux, ce qui renforce la propagation du jouet.
Le besoin d’imitation
C’est l’influence des “neurones miroirs”. Au début des années 1990, un groupe de scientifiques italiens, sous la direction du chercheur Giacomo Rizzolatti, ont remarqué que le cerveau d’un singe macaque affichait la même activité que le cerveau de la personne qu’il regardait et qui était en train de manger une glace. Les neurones dites miroirs s’activent lorsqu’une personne voit quelqu’un qui fait quelque chose, comme si elle effectuait elle-même cette action. C’est le même phénomène qui est à l’oeuvre lorsque l’on grimace en voyant quelqu’un se blesser. Le hand spinner donne envie de l’essayer.
La preuve sociale
Comme l’explique le professeur Robert Cialdini dans ses travaux : L’on calque notre comportement sur le comportement dominant. L’imitation est généralement le meilleur moyen de ne pas se tromper en société. C’est aussi le meilleur moyen de se faire accepter. C’est pour cela que nous déterminons ce qui est bien ou non en observant les autres. D’où la tendance humaine à emprunter le comportement majoritairement adopté – comme c’est le cas dans les préaux scolaires avec le hand spinner.
Le partage et les médias sociaux
Les gens qui pratiquent le hand spinning partagent leurs expériences et leurs prouesses sur un doigt ou même sur le nez, aidant à la propagation du jouet – et les médias sociaux amplifient le tout.
La variété
Pour concourir à l’essor du jouet, les fabricants ont créé une multitude de variétés, de formes et de coloris de hand spinners ou finger spingers, invitant les collectionneurs à s’emparer du phénomène.
Parmi les raisons de l’essor du hand ou finger spinner, il y a donc :
L’expérience addictive du jouet, la curiosité, le besoin d’imitation, la preuve sociale, le partage et la variété.
Le hand spinner rejoint ainsi donc d’autres phénomènes qui se sont aussi répandus comme une traînée de poudre. Et Catherine Hettinger qui a inventé le spinner ? Sa patente a expiré 10 ans après l’invention, au début des années 2000. Elle ne touche donc rien de son invention.